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Carol de Todd Haynes

Carol de Todd Haynes

New York, hiver 1952. Thérèse, une jolie brune de moins de 30 ans qui se rêve photographe, est vendeuse dans un grand magasin de jouets. Arrive Carol, aussi blonde que Thérèse est brune, femme bourgeoise d’une quarantaine d’années à la recherche d’un cadeau pour sa petite fille. Une discussion s’engage entre les deux femmes que tout semble opposer. Échanges de regard, trouble manifeste, l’une semblant garder le contrôle alors que l’autre est comme hypnotisée. Carol oublie opportunément ses gants sur le comptoir. L’occasion pour Thérèse de les lui rapporter et de faire connaissance.

C’est avec brio que Todd Haynes filme une rencontre amoureuse entre deux femmes dans une Amérique pudibonde qui glorifie « la-mère-au-foyer-au-service-de-son-homme-qui-travaille-dur-pour-sa-famille ». L’interprétation de Cate Blanchett et de Rooney Mara est magistrale, tout en subtilité, avec un jeu de regards puissant, désarçonnant. Celles et ceux qui iraient voir ce film pour satisfaire une curiosité malsaine seront déçus : les scènes de sexe sont rarissimes et tournées avec une grande délicatesse. C’est sans doute là la force de ce film qui reconstitue magnifiquement bien l’ambiance des années 50. Tout sonne juste. Au sortir du cinéma, sensations étranges de revenir de loin, touchée par un amour si pur et si puissant.

Mention spéciale pour la musique du film et la photographie !

Pour voir la bande-annonce, c’est par ici :

 

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