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Admettons-le, le verbe « janoter » n’existe pas. En revanche, le janotisme, si. Et il est plus courant qu’on ne le pense. Car il nous est tous arrivé de le pratiquer, un jour ou l’autre, à l’oral ou à l’écrit. Souvent par manque de concentration ou faute de relecture de nos écrits ou encore parce que nous sommes pris dans l’énergie de la discussion et les mots déferlant, ils en deviennent presque autonomes, vivant leur vie jusqu’aux oreilles de notre interlocuteur qui comprend tout autre chose que ce que nous voulions dire…

Si la première acception du mot « janotisme » désigne « un esprit borné, une simplicité excessive », la seconde est « un défaut de style qui consiste à rompre la logique syntaxique en rapprochant abusivement certains membres de phrase et en provoquant des équivoques burlesques ». Un exemple sera sans doute plus clair : « j’ai sorti les vieux vêtements des enfants qui étaient dans le placard » ou encore « c’est le chien de ma voisine que je vois tous les jours uriner contre le mur ». Et celui-ci, apparu dans un sous-titrage à la télévision sur une chaîne d’informations : « La journée mondiale sans tabac, qui fait près de six millions de morts chaque année, a lieu aujourd’hui ». Est-ce plus clair ?

Une rapide recherche sur Internet nous informe que le « janotisme » a été inventé par le romancier, dramaturge et acteur Louis-François Archambault, dit Dorvigny (1742-1812). Dans l’une de ses pièces intitulée Janot ou les Battus paient l’amende, le Janot en question est un valet burlesque, qui, par la suite, deviendra un caractère type de théâtre français.

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