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Deux images résument pour moi cette nouvelle journée passée à Vérone. Toutes les deux sont en rapport avec la casa di Giulietta, comprenez la maison de Juliette. Celle de Roméo évidemment. Je ne l’avais pas encore vue depuis mon arrivée et je me demande d’ailleurs comment j’ai fait pour la rater tant le monde entier semble vouloir y entrer. Car c’est cela le plus saisissant. Non pas la maison de Juliette ni le balcon sous lequel Roméo lui aurait déclarer sa flamme – dont tous les guides touristiques disent clairement que « la tradition en fait le palais familial des Capulet » et que le fameux balcon, certes très joli, a été ajouté en 1935 -, mais la foule qui se masse dans la cour de la maison, dans un brouhaha permanent. Mais à quoi s’intéresse-t-elle cette foule ? Sûrement pas à ce style d’habitation gothique des XIIIe et XIVe siècle ou aux fresques de Bernadino India (1528-1590) situées au deuxième étage de la maison. Non ! A la légende bien sûr, au mythe de l’amour éternel. Et de se faire prendre en photo devant la statue de Juliette placée juste devant l’entrée. Et d’inscrire son nom sur les murs de la maison de Juliette, en y ajoutant des mots d’amour. Et d’acheter un cadenas sur lequel on prendra la précaution d’y noter dans un langage bref mais compréhensible, digne de nos 14 ans, quelque chose du genre « J + R = AE », juste avant de l’attacher au portail. Définitivement. Comme si ce geste réel d’attachement pouvait constituer le gage d’un amour éternel avec celui ou celle avec qui l’on se trouve dans ce haut lieu du tourisme.
Les hommes et les femmes de marketing ne s’y sont pas trompés d’ailleurs. Le lieu est tellement prisé – les gens veulent y croire – que les boutiques alentour regorgent de produits à l’effigie des deux tourtereaux unis jusque dans la mort. Dans la cour, il y a le Giulietta’s shop mais aussi le club Giulietta où l’on y trouve tout, y compris et surtout ce qui n’a strictement rien à voir avec la légende de Roméo et Giulietta. Un exemple ? Des tabliers de cuisine ! Mais peut-être était-elle un vrai cordon bleu !
A 6 euros l’entrée, il faut vraiment y croire !