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Les désarrois de Ned Allen

Les désarrois de Ned Allen de Douglas Kennedy

Entre le polar et l’analyse sociologique d’une époque, Douglas Kennedy nous offre une histoire haletante. Ned Allen est un provincial qui en veut. Installé à New York avec sa femme, Lizzie, il n’a qu’un objectif : réussir. Et force est de constater que sa situation s’est améliorée d’année en année. Responsable des ventes publicitaires d’un magazine d’informatique, vendre est une jouissance chez Ned Allen. Il gagne bien sa vie, dépense sans compter y compris l’argent qu’il n’a pas. Qu’importe ! La vie lui sourit ! Jusqu’au jour où il apprend que son entreprise a été revendue et la plupart des employés licenciés, dont lui-même. S’en suit une chute vertigineuse. Aux abois, il accepte l’emploi que lui propose un ami d’enfance dans un fonds commun de placement. Il vous faudra lire ce livre si vous voulez connaître la suite ! Comme à son habitude, Douglas Kennedy ménage ses effets et fait monter le suspense. Auteur à succès, – son roman L’homme qui voulait vivre sa vie a été adapté au cinéma par Eric Lartigo – il semble obnubilé par ses hommes et ses femmes ordinaires à qui tout sourit jusqu’à ce que le système se grippe, forçant ses personnages à sortir d’eux-mêmes. Ou plutôt à redevenir eux-mêmes en abandonnant les oripeaux pailletés de l’apparence.

Extrait, page 20 : « (…) il m’arrive d’oublier qu’il y a des heures du jour et de la nuit où je ne suis pas forcé de chercher à décrocher un « oui » de plus. C’est une activité très prenante, la vente. Jusqu’à l’obsession. Et qui exige des résultats, en permanence. Considérez seulement mes quotas mensuels et annuels : à douze parutions l’an, avec une moyenne de trois cent vingt pages au numéro, dont soixante-dix de publicité, mon domaine, en considérant que nous vendons la page 35 000 dollars – encore que les emplacements privilégiés, la der de couverture par exemple, atteignent trente pour cent de plus -, on arrive à soixante-dix fois 35 000, soit 2 450 000 dollars. Mon objectif mensuel. Vous multipliez par douze et vous obtenez quoi ? Mon bilan annuel exigé, 29,4 millions, un chiffre qui suffit à me faire chier dans mon froc chaque fois que j’y pense ». Douglas Kennedy.

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