Présenté en mai au Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard, le film de Pierre Schoeller, L’exercice de l’Etat est tout simplement bluffant. Bluffant par ses acteurs principaux, Olivier Gourmet, Michel Blanc et Zabou Breitmann, qui incarnent leur rôle avec beaucoup de naturel. Bluffant par le scénario et les dialogues. Rien n’est vrai dans ce film sauf cette attraction irrésistible que ressentent les hommes politiques pour le pouvoir. Car c’est bien de cela dont il s’agit dans L’exercice de l’Etat. Au-delà du drame qui prend place dès les premières minutes du film, Pierre Schoeller s’attache à montrer la dimension fantasmatique et érotique du pouvoir. Cet aspect sert de fil rouge tout au long du film qui, par ailleurs, décrit le quotidien, souvent ordinaire, des hommes politiques, de petites combines en âpres négociations, de discours de façade en opération marketing visant à valoriser le parti au pouvoir en vue de futures élections. Avec L’exercice de l’Etat, les hommes politiques ne ressortent pas grandis, la réalité dépassant souvent la fiction, mais au moins les électeurs que nous sommes sont-ils plus éclairés sur ce qui meut ces hommes qui nous gouvernent. Pas sûr que les programmes que nous recevrons dans nos boites aux lettres dans quelques mois en fassent état.
Sortie le 26 octobre.