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Pour les musulmans d’Edwy Plenel

Couverture Pour les musulmans d'Edwy Plenel

« Il y a un problème de l’islam en France ». C’est cette phrase, lâchée par Alain Finkielkraut sur les ondes de France Inter en juin 2014, qui a donné naissance à ce Pour les musulmans du journaliste et fondateur de Mediapart, Edwy Plenel.

Que dit ce dernier ? Edwy Plenel s’inquiète d’une certaine banalisation de l’islamophobie en France et, à l’instar d’un Zola à l’époque de l’affaire Dreyfus dans un article intitulé Pour les juifs, dénonce cette tendance qui consiste à rendre les musulmans de France responsables de tous les maux, dans un amalgame nauséabond aux effets délétères.

Edwy Plenel s’insurge contre ceux – principalement, le milieu intellectuel français, les académiciens et certains hommes et femmes politiques, de gauche comme de droite – qui font des musulmans une cible facile considérant qu’ils constituent « notre problème de civilisation ». Et de s’interroger sur ce qui fait notre identité, sur ce qu’est la démocratie et la laïcité en 2014.

Un essai fouillé qui a le mérite d’ouvrir le débat, que l’on soit d’accord ou pas avec Edwy Plenel, tout en rappelant l’urgence qu’il y a à « vivre ensemble » : « je suis donc seulement soucieux du royaume immédiat dont nous avons tous la charge, au présent, que l’on croie au ciel ou que l’on s’y refuse : ce monde commun qu’il nous revient de construire tous ensemble, et non pas de détruire en sombrant dans la guerre du tous contre tous ».

Je vous suggère en outre de lire l’interview d’Edwy Plenel par le magazine Les Inrockuptibles à l’occasion de la sortie de Pour les musulmans en septembre dernier, consultable ici : Interview-Edwy-Plenel-Les-Inrockuptibles

Extrait, page 68 : « Le confort sécuritaire [que l’État] promet est une illusion, où s’égare, se perd et se ruine la démocratie : sa vitalité, son pluralisme, ses conflits créateurs, sa diversité stimulante, etc. L’impératif catégorique qui lui sert de Sésame fut tôt énoncé par le philosophe Michel Foucault : « Il faut défendre la société ». Dans un double mouvement, en l’habituant à l’intolérance, on lui rend intolérables des mesures qui font régresser ses droits et ses libertés, imposées au prétexte que la société ne tolère plus l’idée même d’une menace, d’un danger ou d’un risque. Et, dans cette spirale infernale, expliquait Foucault, « apparaît alors un racisme d’État : un racisme qu’une société va exercer sur elle-même, sur ses propres éléments, sur ses propres produits ; un racisme interne, celui de la purification permanente, qui sera l’une des dimensions fondamentales de la normalisation sociale ». Edwy Plenel.

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