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Brunetti et le mauvais augure de Donna Leon

Couverture Brunetti et le mauvais augure de Donna Leon

Alors qu’il rêve de randonnées dans le Haut-Adige et de fraîcheur diurne et nocturne par cet été caniculaire à Venise, le commissaire Guido Brunetti se trouve dans l’obligation de renoncer à ses congés pour cause de meurtre. En effet, un greffier, pourtant considéré d’une grande probité, vient d’être assassiné et Brunetti soupçonne une sordide histoire de trafic d’influence.

J’ai apprécié cette pause polar après Expiations de Ian McEwan, livre quelque peu chargé émotionnellement qui m’a longtemps habité. Le commissaire Brunetti est fidèle à lui-même, il aime toujours les bons vins et se régale de plats simples et savoureux. Venise, ses places, ses cafés où l’on déguste des tramezzini, ses marchés et ses touristes sont également toujours présentes. L’intrigue est bien menée et l’Italie, dans ses us et coutumes, toujours étonnante. Un classique !

Extrait, page 101 : « Sur le chemin de la questure, prenant une fois de plus le vaporetto pour échapper au soleil, Brunetti réfléchit à l’échange qu’il venait d’avoir avec Paola et à ce qu’elle n’avait pas dit aux enfants au cours du déjeuner. Combien de fois avait-il entendu prononcer cette phrase, « Governo ladro » ? Et combien de fois avait-il acquiescé silencieusement à l’idée qu’ils étaient gouvernés par des voleurs ? Mais au cours des dernières années, comme si ce qui leur restait de retenue et de vergogne avait été vaincu, les dirigeants du pays n’essayaient pratiquement plus de faire semblant. Et l’un de ses anciens supérieurs, le ministre de la Justice, accusé de collusion avec la Mafia, n’avait eu besoin que d’un changement de gouvernement pour que son affaire disparaisse des journaux ainsi que, pour ce que Brunetti en savait, du prétoire.

Par tempérament et par formation, Brunetti savait écouter : les gens le sentaient tout de suite et, en sa compagnie, parlaient librement et souvent même sans réserve. Au cours de l’année passée, ce qu’il avait entendu de plus en plus dans la voix des uns et des autres – dans celle d’une femme se tenant à côté de lui sur le vaporetto ou dans celle d’un homme dans un bar – était un sentiment de plus en plus fort de dégoût pour ceux qui les dirigeaient. Et peu importait qu’ils aient voté ou non pour les politiciens qu’ils vilipendaient : ils auraient été ravis de les enfermer tous sans exception dans le Parlement et d’y mettre le feu. » Donna Leon.

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