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De sang et d’ébène

De sang et d’ébène de Donna Leon

Encore un polar rondement mené par Donna Leon et son personnage principal, le commissaire Guido Brunetti ! Au cœur de Venise, sur le Campo San Stefano, alors que des touristes affluent et se pressent pour acheter quelques souvenirs, un vendeur à la sauvette d’origine africaine est assassiné à coup de silencieux. Un travail propre, à peine audible. Et d’ailleurs personne n’a rien vu. C’est avec ces maigres indices que le commissaire Brunetti commence son enquête que le vice-questeur lui demande, à mots couverts comme à son habitude, d’abandonner. C’est mal connaître Brunetti, d’autant que ce dernier retrouve chez la victime, un réfugié sans papier, des diamants non encore taillés. Comme tous les polars écrits par Donna Leon, un roman efficace qui se lit en quelques heures !

Extrait, page 208 : « Brunetti remarqua à peine les lions lorsqu’il arriva devant les portes de l’Arsenal, et entra directement dans le bar, cherchant des yeux le visage familier. Ne voyant pas Claudio, il consulta sa montre et constata qu’il n’avait mis que six minutes pour venir de la questure. Il commanda un café et se tourna pour faire face à la porte. Au bout de cinq minutes, il aperçut enfin la silhouette du bijoutier, soutenue par une canne, se profiler sur le pont rejoignant l’Arsenal.

Au bas du pont, Claudio alla se planter devant les lions de pierre qu’il se mit à étudier tranquillement, l’un après l’autre, comme s’il voulait graver leur tête et leur forme dans sa mémoire. Après quoi il retourna au pied du pont, regarda à gauche, à travers les portes de l’Arsenal, puis vers la lagune. Il repartit ensuite le long du canal, en direction du bacino. Qui l’aurait observé distraitement aurait pensé que l’homme à la canne était un amateur d’art intéressé par le secteur de l’Arsenal ; mais pour un policier, ce même individu vérifiait s’il n’était pas suivi. Claudio fit demi-tour et se dirigea vers le bar. Quand il entra, Brunetti le laissa décider de la méthode d’approche. Il vint se placer à côté de lui, au bar, sans le saluer. Lorsque le barman se tourna vers ce nouvel arrivant, celui-ci lui commanda un thé au citron ; après quoi il tira à lui l’édition du jour du Gazzettino qui traînait sur le bar. Brunetti commanda un second café. Claudio ne quitta pas le journal des yeux jusqu’à l’arrivée de son thé, le reposant à ce moment-là pour jeter un coup d’œil circulaire sur la place vide, avant de revenir sur Brunetti. « J’ai été suivi, hier après-midi ». Brunetti sucra son café et inclina la tête dans la direction de Claudio ». Donna Leon.

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