L’excellent magazine féminin Causette, dont la signature « Plus féminine du cerveau que du capiton » en dit long sur sa ligne éditoriale (n’y cherchez pas de recettes de cuisine ou le prochain régime de l’été, vous ne trouverez pas !), signe, dans son numéro d’avril, une enquête fournie sur le droit de cuissage … dans les mairies ou les partis politiques. A ce stade, il vous manque une information : le lieu dans lequel se pratique ce droit moyenâgeux ! C’est malheureusement en France que cela se passe encore. De petites remarques en gestes déplacés, certains édiles ou membres de partis politiques dérapent. Gravement. Jusqu’au viol. Faits isolés diront certains. Pas tant que ça en réalité. Selon l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), qu’ont interrogé Leila Minano et Julia Pascual, les auteurs de cette enquête, « les cas impliquant des élus arrivent en quatrième position des dossiers [que l’AVFT traite] » et représentent 9% des cent cinquante dossiers annuels. Apparemment, le pourcentage n’est encore pas assez élevé puisque les plaintes déposées aboutissent rarement. Pas même à une peine d’inéligibilité ou à une exclusion de leur parti ! Ces messieurs (l’article n’évoque pas de cas d’agressions sexuelles commises par des femmes) restent donc en place, forts de tous leurs droits civiques. Les plaignantes, elles, perdent souvent leur travail, que ce soit par démission, licenciement, mutation, mise à la retraite voire … tentative de suicide.
Evidemment, tout rapprochement avec des faits similaires qui se sont déroulés à New York ou à Lille ne serait nullement fortuit. Mais DSK est la baleine qui cache le banc de poissons car pour un DSK combien d’autres, moins charismatiques, moins médiatiques, moins visibles, sévissent impunément ?