Tous azimuts

Encordés comme les alpinistes

J’ai commencé ce jour un livre de la philosophe et psychanalyste française Anne Dufourmantelle. J’ai été saisie par la puissance de ce paragraphe, à propos de l’amour, quel qu’il soit.

« Nous venons de là, du lien, nous naissons encordés comme les alpinistes, attachés à un ventre, une âme, des tripes, une voix, nous venons du deux, nous mourrons seuls, c’est une certitude, et pour naître il a fallu passer par un arrachement dont nous n’avons même pas idée, si c’est de cet amour-là dont vous parlez, il n’y a rien à faire, il est dans vos poumons, votre cerveau, dans le moindre de vos gestes, il vous préexiste et sans le secours même d’aucun dieu il s’est déposé en vous comme la marque du premier lien. Et même si votre mère vous avait rejetée, abandonnée, haïe, ce que j’appelle ici « amour » est la possibilité d’un souffle qui a fait de vous un être vivant plutôt que mourant, vivant et espérant. » En cas d’amour, Psychopathologie de la vie amoureuse, Anne Dufourmantelle.

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