En France, Laurent Cantet s’est fait connaître par le film qui a obtenu la Palme d’or au festival de Cannes 2008, Entre les murs. Quatre ans plus tard, si les protagonistes de son film sont toujours des adolescents et, en l’occurrence des adolescentes, Laurent Cantet nous propose cette fois-ci un voyage dans l’Amérique puritaine des années 50. Et le résultat est réjouissant.
Adapté du roman Confessions d’un gang de filles de Joyce Carol Oates, ce film de 2h23 narre la formation et l’évolution d’un groupe de filles de 15/16 ans en révolte contre la société de l’époque, à commencer par le machisme ambiant. Le groupe, conduit par Legs, une jeune fille dont la mère est décédée et le père l’a abandonnée, prendra le nom de Foxfire. Comme tout groupe, il fonctionne selon des principes, des règles et des rites précis que toutes acceptent sans exception. Entraîné par une force irrésistible, celle qu’on a à leur âge, guidé par une jeune femme charismatique aux idéaux égalitaires, le groupe commencera par des délits mineurs, des graffitis aux murs aux expéditions punitives à l’encontre d’hommes un peu trop pressants envers les jeunes filles, l’idée étant plus de les ridiculiser que de les rouer de coups jusqu’à la mort. Un acte illégal en entrainant un autre, les jeunes filles se trouvent rapidement prises dans un cercle qu’elles ne perçoivent pas tout de suite comme vicieux…
Malgré quelques longueurs, j’ai beaucoup aimé ce film. Laurent Cantet a très bien su rendre compte de la constitution de ce groupe de jeunes filles et de son évolution avec ses tensions, ses luttes de pouvoir, ainsi que la difficulté de vivre selon ses idéaux.
Sélectionné pour le Festival du film de Toronto, gageons que Foxfire, confessions d’un gang de filles connaîtra la même trajectoire qu’Entre les murs.
Pour voir la bande annonce : [youtube=http://www.youtube.com/watch?v=d7AZXw7sqC0]