Entre 1978 et 1979, une série de meurtres de jeunes femmes dans l’Oise plonge les habitants de ce département dans la terreur. Et ce, d’autant plus que l’enquête piétine. Le meurtrier est, en réalité, un gendarme, très impliqué, aux valeurs semble-t-il très fortes, tout à fait insoupçonnable.
Le film de Cédric Anger, tourné en 36 jours seulement dans le nord de la France à partir de novembre 2013, s’inspire d’une histoire vraie. Celle d’Alain Lamare, gendarme dans le Nord-Pas-de-Calais qui, entre mai 1978 et avril 1979, commettra, d’après les résultats de l’enquête, un meurtre et cinq tentatives.
Dès le début du film, le spectateur sait que le meurtrier est un gendarme. Cédric Anger réussit très bien, dès les premières secondes, à transmettre l’angoisse qu’ont vécue les habitants de l’Oise. Guillaume Canet, quant à lui, campe avec brio un personnage impavide, froid mais dont on perçoit les failles dans son obsession de l’ordre et de la propreté. La force de ce film – qui ne vous laisse pas respirer – tient dans le fait que Cédric Anger a choisi de se positionner du côté du tueur. Il ne prend pas parti mais donne à voir l’histoire depuis la place du gendarme-tueur. Juste l’histoire. Ce n’est pas un portrait psychologique car Cédric Anger ne donne pas – de manière délibérée – d’explications. Il ne s’en sentait pas le droit puisque la justice elle-même n’en a pas donné non plus dans la réalité – Alain Lamare a été jugé irresponsable de ses actes au moment des faits.
C’est personnellement ce qui m’a manqué.
La prochaine fois je viserai le cœur est cependant un très bon film qui vous habite longtemps après être sorti de la salle.
Pour voir la bande-annonce :
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