Les extraits

Le crime est abominable

« L’avocat, à l’audience est seul – formidablement seul. L’accusation s’intègre tout naturellement dans la société, les valeurs qu’elle représente sont reconnues. Le procureur ne pèse pas seulement le poids de son expérience, ou de son autorité personnelle. Il exprime aisément ce que les juges ressentent : le crime est abominable, la victime pitoyable, le châtiment légitime. Et il est vrai que le jury est proche de la victime, non seulement par l’effet de sa sensibilité, mais parce que chaque juré ressent que la victime aurait pu être lui, sa femme, son enfant, son ami. C’est seulement si la victime est odieuse ou étrangère à l‘ordre établi que cette identification inconsciente ne joue pas. Ainsi le meurtre du voyou ou de la prostituée n’entraîne jamais les mêmes  peines que celui du commerçant ou de la rentière. Les circonstances peuvent être aussi affreuses, le crime lui-même aussi abominable, le jury ne se sent pas directement menacé, et la mesure de son indifférence s’exprime dans la mesure de la sanction ».

Dans L’exécution de Robert Badinter, page 57.

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