Dans un lycée de la région parisienne, une femme, professeur d’histoire-géographie et d’histoire de l’art, propose à l’une de ses classes de seconde, dont le niveau est jugé catastrophique, de présenter collectivement le concours national de la Résistance et de la Déportation, organisé chaque année par le ministère de l’Éducation nationale. Thème de l’année : les enfants et les adolescents dans le système concentrationnaire nazi.
D’abord hostiles, les élèves se laissent peu à peu tenter par ce qui leur apparaît comme inatteignable. Tant parce qu’ils n’ont pas confiance en eux que parce que la société leur renvoie d’eux-mêmes une image de bons à rien, voués à un échec certain.
Très beau film que celui de Marie-Castille Mention-Schaar. Tiré d’une histoire vraie – celle d’Anne Anglès – , elle questionne chacun d’entre nous sur le devoir de mémoire – la participation de Léon Zyguel, rescapé des camps de la mort constitue un des moments forts du film -, ce que nous en faisons et sur l’éducation en zone difficile, multiethnique et multiconfessionnelle.
Les critiques ne sont pas tendres avec le deuxième film de Marie-Castille Mention-Schaar. Trop « tire-larmes » selon eux. « Et alors ? » ai-je envie de leur répondre ? Le fait est que cette histoire est vraie, qu’une femme, contre l’avis du proviseur de son lycée et de la plupart de ses collègues, a cru en ses élèves que tous condamnaient d’avance parce que « mal nés ». Sur le plan cinématographique, le film est trop ceci ou trop cela mais, dans ce contexte, est-ce la forme réellement qui compte ou le fond ?
Ariane Ascaride interprète de manière magistrale une prof magnifique toute de bienveillance et d’intelligence face à une jeunesse malmenée parce que née « de l’autre côté du périph’ ». Assurément les critiques ne sont pas de ce côté-ci du périph’.
Par les temps qui courent, je trouve Les Héritiers plutôt bienvenu !
Pour voir la bande-annonce : [youtube=http://www.youtube.com/watch?v=aDMSxAye7Sc]
