Durant ce siècle ou avant

L’esprit de l’écrivain

« L’esprit de l’écrivain se regarde au miroir que lui livre la presse. Si le papier et l’encre se conviennent, si la lettre est d’un bel œil, si la composition est soignée, la justification exquisément proportionnée, la feuille bien tirée, l’auteur ressent nouvellement son langage et son style. Il se trouve de la gêne et de l’orgueil. Il se voit revêtu d’honneurs qui peut-être ne lui sont pas dus. Il croit entendre une voix bien plus nette et plus ferme que la sienne, une voix implacablement pure articuler ses paroles, détacher dangereusement tous ses mots. Tout ce qu’il écrivit de faible, de mol, d’arbitraire, d’inélégant parle trop clair et trop haut. C’est un jugement très précieux et très redoutable que d’être magnifiquement imprimé ». Paul Valéry in Les deux vertus d’un livre.

 

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