Jean-Pierre Werner est médecin. Mais pas n’importe lequel. Médecin de campagne. À lui les journées à rallonge, les kilomètres à n’en plus finir. Ses patients sont sa vie, sa vie tient tout entière dans ses patients. Pas de place pour le reste. Un jour cependant, un confrère et ami lui apprend qu’il est atteint d’une tumeur au cerveau. S’il veut guérir, il va lui falloir lever le pied et songer à se faire remplacer. Réfractaire à l’idée, il accueille, quelque peu contraint et forcé, Nathalie Delezia qui termine son internat après avoir été dix ans durant infirmière. Mais Werner ne lui dit rien de son état de santé.
Après le magnifique Hippocrate, Thomas Lilti explore une nouvelle fois l’univers médical mais cette fois, loin de l’hôpital. C’est en pleine campagne qu’il pose sa caméra et filme un François Cluzet, magistral, tout en humanité bourrue, à l’image de ses patients, plus vrais que nature. Dans ces contrées perdues et boueuses, à 40 km du premier hôpital, le médecin tient tous les rôles : il est docteur, psychothérapeute, confident, bon pote, se déplace par tous les temps, 7 jours sur 7, pour les urgences, les petits bobos et les maladies plus graves, même celles qu’il faudrait soigner à l’hôpital. En jeune praticienne tout juste sortie de l’internat, Marianne Denicourt réussit à s’imposer avec brio. Aussi délicate que lui est renfrogné. Petit à petit cependant, les deux vont s’apprivoiser et apprendre l’un de l’autre. Thomas Lilti filme avec une grande subtilité cette transmission de l’un à l’autre, de l’autre à l’un, où pointent le désir et l’admiration. Un film profondément touchant.
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