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Mon très cher amour…

Mon très cher amour… de Françoise Giroud

Ecrit à la première personne du singulier, Mon très cher amour… raconte l’histoire d’amour qui se tisse peu à peu entre une éditrice parisienne renommée d’une quarantaine d’années et un jeune avocat, à la fin des années 60. Ordinaire, le sujet n’en est pas moins superbement traité par Françoise Giroud, dont on en vient à se demander d’ailleurs si ce roman, comme cela est clairement écrit sur la première de couverture de ce livre, n’est pas un peu autobiographique. Qu’importe ! L’écriture est vive, Françoise Giroud a le sens de la formule et sait captiver ses lecteurs dès les premières phrases. Rien d’étonnant pour cette grande dame, d’une terrible exigence, qui avait dit un jour : « Il ne sert à rien d’avoir du talent au bout de la cinquième ligne si le lecteur a décroché à la troisième ». Mon très cher amour… est un livre sur l’amour et la jalousie qui décrit magnifiquement bien les sentiments amoureux, l’énergie créatrice qu’ils nous procurent tout autant que leur puissance destructrice.

Extrait, page 26 : « Quand je me réveillai le lendemain à midi, arrachée au sommeil par la sonnerie du téléphone, Jerzy était parti. Il m’avait laissé un billet où il disait : « Si vous ne voulez pas me revoir, vous ne me reverrez jamais. Sinon, appelez-moi au bureau, Littré 24 12. Dites que vous êtes Madame de Mortsauf, je comprendrai. Vous êtes belle quand vous dormez. » Telle fut ma première nuit avec Jerzy. Une nuit peuplée de caresses douces, inventives, où il avait su apprivoiser le corps lourd de fatigue que je lui avais abandonné. Ce n’était pas si simple. J’avais besoin de soin pour atteindre le plaisir et pour le partager. Les premières étreintes sont toujours un peu ratées. On se jette l’un sur l’autre, à l’aveuglette ; poussé par trop de hâte on ne prend pas le temps de faire connaissance avec une peau, une odeur, un sexe étrangers ; en état d’émeute intime on avance des gestes brusques, des paroles maladroites… On se retrouve glacée ». Françoise Giroud.

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