
J’ai retrouvé ce texte de Raymond Devos sur ces verbes qui se conjuguent irrégulièrement… Savoureux !
« Il y a des verbes qui se conjuguent irrégulièrement.
Par exemple, le verbe ouïr. Le verbe ouïr au présent, ça fait j’ois… j’ois… Si, au lieu de dire « j’entends », je dis « j’ois », les gens vont penser que ce que j’entends est joyeux alors que ce que j’entends peut être particulièrement triste. Il faudrait préciser :
Dieu, que ce que j’ois est triste !
J’ois… Tu ois … Tu ois mon chien qui aboie le soir au fond des bois ?
Il oit… Oyons-nous ? Vous oyez… Ils oient. C’est bête !
L’oie oit.
Elle oit, l’oie !
Ce que nous oyons, l’oie l’oit-elle ?
Si au lieu de dire « l’oreille », on dit « l’ouïe », alors l’ouïe de l’oie a ouï. Pour peu que l’oie appartienne à Louis :
– L’ouïe de l’oie de Louis a ouï.
– Ah oui ? Et qu’a ouï l’ouïe de l’oie de Louis ?
– Elle a ouï ce que toute oie oit…
– Et qu’oit toute oie ?
– Toute oie oit, quand mon chien aboie le soir au fond des bois, toute oie oit ouah ! ouah ! Qu’elle oie, Foie !
Au passé, ça fait : J’ouïs… J’ouïs !
Il n’y a vraiment pas de quoi ! » Raymond Devos.