Sur les planches

Roméo et Juliette

Page de présentation de Roméo et Juliette sur le site du théâtre de l'Odéon

Roméo et Juliette de William Shakespeare,

Mise en scène : Olivier Py

Surprenant ! C’est l’adjectif qui me vient le plus spontanément à l’esprit pour qualifier le Roméo et Juliette mis en scène par Olivier Py. Amoureux des pièces en costumes et décors d’époque, passez votre chemin ou restez en acceptant d’oublier tout ce que vous savez sur Roméo et Juliette. Dans cette version « remasterisée » (si vous me permettez ce néologisme à la hauteur de la surprise) jouée au TNP de Villeurbanne jusqu’au 13 janvier dernier, ce sont les dialogues qui surprennent le plus. Ils sont d’Olivier Py d’après sa traduction du texte de William Shakespeare. Et l’on découvre en réalité un dramaturge élisabéthain bien plus grivois que la traduction de ces textes ne le laisse transparaître. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Olivier Py a choisi de mettre en scène cette œuvre mythique de Shakespeare. Ainsi scène 8, alors que Roméo vient de rencontrer Juliette, sans savoir qu’elle est la fille des Capulet, ses deux amis, Benvolio et Mercutio le cherchent dans les jardins et ironisent. Benvolio à Mercutio : « Viens, il doit se cacher quelque part dans les arbres. Pour s’unir à la nuit et ses vapeurs humides. Aveugle est son amour, il n’aime que le noir ! ». Mercutio de répondre : « Si l’amour est aveugle, il va rater la cible. Et le voilà assis à l’ombre d’un figuier. Ah ça ! S’il pouvait la cueillir cette figue ! On appelle ça comme ça ! ça fait glousser les filles ! O Roméo, si seulement il le pouvait, ça lui ferait du bien de secouer sa poire ! ». Le comédien Frédéric Giroutru, interprétant Mercutio, joint alors le geste à la parole et porte les mains à son entrecuisse en ajoutant : « En anglais, ça donne Shake his pear ». Hilarité de la salle. Tonnerre de fous rires encore lorsque Mercutio s’adresse à la nourrice de Juliette la traitant de maquerelle et entonnant la chanson « ça sent la vieille morue, qui a trop traîné dans les rues, ça sent la viande avariée qui passe son temps à prier, mais si y a rien d’autre à se faire, je vais lui farcir le derrière ». Et de paraître nu comme un verre quelques minutes plus tard sur la scène, courant en direction de la nourrice… A mon sens, cette scène là n’était pas utile. Hormis ce passage et le final où les parents Capulet et Montaigu, qui regrettent amèrement leur haine ancestrale, se jettent une poudre blanche (de la farine ?) sur le corps (flagellation ?), j’ai beaucoup aimé. Roméo et Juliette, campés par deux jeunes acteurs magnifiques, Matthieu Dessertine et Camille Cobbi, sont résolument modernes !

Pour voir un extrait… c’est par là…

Théâtre : Roméo et Juliette – videos.arte.tv.

Articles similaires

Sur les planchesTous azimuts

Disco

Vous aimez les boules à facette, les paillettes, les pattes d’éléphant, Donna Summer, Gloria Gainor, bref, les années 70 dans son ensemble ? Alors vous aimerez Disco de Stéphane Jarny, le…
Lire la suite