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Train d’enfer pour ange rouge de Franck Thilliez

Couverture Train d'enfer pour ange rouge de Franck Thilliez

Une femme à la vie, semble-t-il, tout ce qu’il y a de plus ordinaire est retrouvée décapitée non loin de Paris. Son corps atrocement mutilé a été positionné de manière particulière, comme si le meurtrier avait voulu délivrer un message à Franck Sharko, le commissaire en charge de l’enquête. Très éprouvé par la disparition de sa femme depuis six mois, celui-ci a les nerfs à vif mais sa sensibilité exacerbée lui sera d’une grande aide pour comprendre les signaux que lui adresse le tueur, à chaque meurtre.

Âme sensible, s’abstenir ! Voilà un polar noir, morbide, effrayant et sanglant.

Train d’enfer pour ange rouge est le premier polar de Franck Thilliez, auteur haut-savoyard né en 1973 que, jusqu’il y a peu, je connaissais seulement de nom. Rien à dire, cette histoire est bien menée et l’intensité dramatique soutenue chapitre après chapitre. Je me suis même surprise à parler au commissaire dans un moment de tension extrême, vous savez, ce moment où le personnage principal se retrouve seul dans un lieu que l’on sent d’avance dangereux : « mais, n’y vas pas, bon sang ! ». Et comme tout polar digne de ce nom, ce n’est vraiment qu’à la fin que vous comprenez qui et pourquoi !

Extrait, page 64 : « (…), j’avais l’intuition d’avoir face à moi un type nouveau de tueur, un animal intelligent, raffiné et démoniaque, maître de ses émotions, décideur universel du destin de ses victimes. Une araignée repliée dans un coin de sa toile, chargée de poison, jaillissant dès que vibrerait l’un des fils de soie.

J’eus honte de penser, que de l’autre côté de la frontière du Bien, dans l’ombre rouge d’une bête à sabots et à cornes, se dissimulait peut-être le genre de tueur que l’on attend toute une carrière à la Crim’…

Affirmer que mon métier que mon métier ne me plaisait pas serait le pire des mensonges. Je l’aimais autant, et peut-être plus, que ma femme. Ce quotidien tapissée de brouillard de sang, d’éclairs de métal découpant tendons et nerfs, grattant la chair jusqu’à l’os, ces âmes sombres et mystérieuses tourbillonnant dans des pièces ensanglantées, constituaient la moelle profonde de ma vie. Même aux côtés de Suzanne, j’avais pour loisirs des lectures sur les tueurs en série, des visites aux musées de la criminologie et des films à suspense, ceux lesquels l’assassin brille par son machiavélisme. Quand on franchit les portes de la Crim’, on oublie d’être humain, on devient des Dead Alive, des esclaves condamnés à combattre ce qui ne meurt pas ou renaît de ses cendres. On erre entre deux mondes, entre le commun et l’irréel, entre la chaleur d’un sourire et la pire noirceur terrée en chacun des esprits qui peuplent ces terres… » Franck Thilliez.

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