Après une pause estivale que j’ose qualifier de « bien méritée », me voilà de retour avec quelques clichés pris dans le sud-ouest et quelques « critiques », les vacances étant un moment particulièrement propice à la lecture. A l’exception de deux livres, j’ai lu beaucoup de polars cet été. Vous ne serez donc pas étonnés de retrouver Donna Leon, grande prêtresse du polar à Venise ainsi que l’Islandais Arnaldur Indridason. S’il a un nom « à coucher dehors » (l’expression est savoureuse et je serai curieuse de savoir d’où elle tire son origine), ses livres sont riches de descriptions d’ambiance, de personnages et les intrigues très bien conçues. Place aux livres et aux photos, bonne rentrée à tous !

Le meilleur de nos fils de Donna Leon

Un matin, le jeune Ernesto Moro est retrouvé pendu dans les douches de la prestigieuse Académie militaire de Venise. Un suicide aurait sans doute conclu n’importe quel policier en charge de l’enquête. Sauf le commissaire Brunetti pour qui le jeune aristocrate n’avait aucune raison de mettre fin à ses jours. Ses recherches s’avèrent néanmoins compliquées face à des militaires sûrs d’eux-mêmes et hautains, peu bavards et dédaignant plus que tout la police. Sur fond de scandale politique et de prévarication au plus niveau de l’Etat, le commissaire Brunetti s’acharnera pour comprendre ce qui s’est réellement passé.

Extrait, page 103, à propos de l’inénarrable Giuseppe Patta, le vice-questeur, supérieur hiérarchique de Brunetti, celui dont on rêve tous : couard et « franc comme un âne qui recule » comme dit l’expression populaire. « Une minute s’écoula. Patta continuait de lire le dossier posé devant lui, tournant une page de temps à autre.

Semblable en cela à la plupart des Italiens, Brunetti n’avait que respect et approbation pour tout ce qui était beau. Quand il le pouvait, il choisissait toujours de s’entourer de beauté : sa femme, les vêtements qu’il portait, les tableaux qui décoraient son domicile et même la beauté de la pensée dans les livres qu’il lisait : toutes ces choses lui procuraient le plus grand plaisir. Comment se demanda-t-il (question qu’il se posait à chaque fois qu’il était resté une semaine ou plus sans voir son supérieur), comment un homme aussi beau que le vice-questeur pouvait-il être aussi radicalement dépourvu de toutes les qualités qu’on associait habituellement à la beauté ? La posture bien droite de Patta n’était que physique, car il était plutôt une anguille sur le plan moral ; la ligne ferme de la mâchoire trahissait une  force de caractère qui ne se manifestait en réalité que par de l’entêtement ; et les beaux yeux sombres ne voyaient que ce qu’ils voulaient bien voir. » Donna Leon.

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Comments ( 3 )

  • BAFOIN

    un nom « à coucher dehors »…
    Cette expression provient d’une époque où lorsqu’une personne était perdue et devait demander le gîte à des inconnus, il valait mieux pour elle qu’elle ait un nom à résonance “chrétienne” pour que quelqu’un accepte de lui offrir un endroit où passer la nuit. Il en était de même dans les auberges où les personnes dont le nom était le plus bourgeois avaient le plus de chances d’obtenir une chambre. Ainsi, les autres allaient devoir dormir dehors. C’est pour ces raisons que l’on dit “avoir un nom à coucher dehors”, dont le sens est heureusement aujourd’hui différent puisqu’il s’agit simplement d’avoir un nom compliqué à prononcer ou à retenir, même si l’expression a toujours une valeur relativement négative.
    A votre service 😉
    PS: j’espère être dans le vrai

  • merlin

    Bonjour et merci à “Bafouin”, très heureux de m’être un peu instruit grâce à vous. Simplicité (modestie plutôt) particulièrement appréciée…

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