Couverture La femme en vert Arnaldur IndridasonAprès une phase ininterrompue de lecture (au moins quatre livres attendent sagement que je leur consacre un billet sur ce blog!), il m’arrive parfois de ressentir un flottement. Une sorte de trop plein, de « non envie ». Et de remettre le livre que je viens de sortir de la bibliothèque illico presto à sa place, en me disant, « non, ça ne me tente pas maintenant ! ». Après plusieurs tentatives au résultat identique, je m’oriente immanquablement vers les polars. Car ce sont eux qui me réconcilient avec les autres types de livres ! Eux, qui me donnent soif à nouveau, attisent mon appétit pour partir à la découverte d’autres auteurs.

Je viens donc de lire La femme en vert d’Arnaldur Indridason.

Dans une Islande froide et enneigée, nous retrouvons le trio habituel : Erlendur, le flic mélancolique et intuitif à la vie compliquée, Elinborg et Sigurdur Oli ses deux adjoints. Les voici confrontés à un squelette retrouvé lors de la construction d’un bâtiment sans autre sépulture, en haut d’une colline où, il y a tout juste cinquante ans, vivaient des soldats britanniques et américains, prêts à aller combattre au front. Les recherches commencent, deux histoires se mêlent, jouent avec nos nerfs, nous interrogent sur le hasard des rencontres, la capacité des êtres à résister à des violences, physiques ou morales, inouïes.

Extrait, page 68 : « Les archéologues reprirent les fouilles tôt le matin qui suivit la découverte des ossements. Les policiers qui avaient surveillé le périmètre pendant la nuit leur indiquèrent l’endroit où Erlendur avait farfouillé, là où se trouvait la main, et Skarphédinn fut saisi d’une colère noire en constatant la manière dont Erlendur avait retourné la terre. Jusque tard dans l’après-midi, on l’entendit répéter dans sa barbe : bon Dieu d’amateurs !

Dans son esprit effectuer des fouilles relevait d’une cérémonie sacrée au cours de laquelle chaque couche de terrain était dégagée l’une après l’autre jusqu’à ce que toute l’histoire qu’elle renfermait apparaisse et que tous ses secrets soient dévoilés. Le moindre détail avait de l’importance, chaque motte de terre pouvait abriter des indications capitales et les amateurs pouvaient détruire des indices essentiels.

Voilà le discours qu’il tint d’un ton réprobateur à Elinborg et Sigurdur Oli, lesquels n’avaient pas la moindre responsabilité dans l’affaire, pendant qu’il donnait des ordres à ses hommes. La tâche avançait avec une extrême lenteur à cause des minutieuses méthodes de travail employées par les archéologues. Le périmètre était quadrillé de long en large à l’aide de rubans qui délimitaient des parcelles selon une organisation précise. Le plus important était que la position du squelette ne soit pas modifiée lors des fouilles et ils faisaient bien attention à ce que la main ne bouge pas en enlevant la terre qui l’enserrait, de plus ils examinaient chaque poignée de terre avec précision ». Arnaldur Indridason.

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