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Le bonheur n’est pas un sport de jeune fille d’Élise Tielrooy

Couverture-Le bonheur n'est pas un sport de jeune fille d'Elise Tielrooy

Une caissière de supermarché au maquillage turquoise outrancier, une femme d’affaires hystérique, un couple de trentenaires qui se cherche, une vieille dame sensible qui ne comprend plus son fils, un fils hautain très occupé par son travail, un père inquiet pour sa fille, une jeune kinésithérapeute choquée par le secret de famille que son père vient de lui dévoiler. A priori, des personnages qui n’ont rien en commun. Sauf le fait de se trouver pendant quelques jours dans le même centre de thalassothérapie et de porter en eux une certaine lassitude, l’envie, pour certains, de bouleverser un rythme de vie qui ronronne un peu trop et des blessures soigneusement calfeutrées, étouffées, muselées.

C’est un livre drôle et bouillonnant que nous offre Élise Tielrooy, par ailleurs comédienne. Au-delà du comique des situations, l’auteure, dont c’est le premier roman, nous donne à connaître des personnages bien plus complexes qu’ils n’y paraissent, bien moins prévisibles. Ce qu’ils montrent à la face du monde n’est qu’un mince aperçu de ce qu’ils sont vraiment et c’est cela qui est réjouissant dans ce livre mené au galop, de péripéties en rebondissements, quiproquos et malentendus. Je me suis surprise à rire franchement de certaines situations rocambolesques tout comme j’ai eu les larmes aux yeux (ce qui est rare lorsque je lis un livre). Assurément, Élise Tielrooy observe ses contemporains avec finesse, sensibilité, causticité et bienveillance. Bref, si la rentrée vous pèse (sait-on jamais !), lisez ce livre, que je verrais bien adapté en pièce de théâtre !

Extrait, page 43 : « Ils ferment la porte de leur chambre et s’éloignent déjà dans le couloir en se tenant la main. Claudine ravale la phrase toute prête pour lier connaissance, au cas où. Elle doit être invisible ou quelque chose d’approchant : ils ne l’ont pas calculée. Pas grave, elle leur emboîte le pas. Elle reconnaît la belle jeune femme croisée dans le hall quand elle faisait sonner la porte. Mais cela n’est pas réciproque. D’un autre côté, elle s’est changée.

Dans la cabine exiguë de l’ascenseur, elle a juste droit au « Pardon, pardon, bonsoir, après vous… » et hop, à nouveau des dos tournés, des phrases chuchotées. Mal à l’aise, Claudine les observe à la dérobée. Ils ne sont pas d’accord et commencent à s’énerver sur un sujet qui semble très important pour la dame.

Il s’agit de sa sœur, qui serait trompée par son chéri, mais ça n’est pas sûr. Elle explique que le chéri en question était seul, mais tellement gêné… Comme dans les films. Des gens beaux avec des problèmes de cœur. Jamais des ennuis de plomberie ou de voiture. Des soucis de luxe. Claudine compatit intérieurement, mais elle adore. Ils sont beaux, on dirait une pub. » Élise Tielrooy.

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