Vous connaissez les anagrammes bien sûr ? Ce mot féminin existe depuis 1571 et désigne un « mot obtenu par transposition des lettres d’un autre mot ». Pas une lettre de plus, pas une lettre de moins. Juste les mêmes lettres placées différemment pour obtenir un mot ayant un autre sens. Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow, respectivement physicien et pianiste, ont eu la bonne idée de se rencontrer pour faire des anagrammes qu’ils ont réunies dans un livre intitulé Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde. Le résultat est effectivement renversant ! Ainsi « La Sainte Vierge » apparaît-t-elle sous un « Visage inaltéré » et « Le Canard Enchaîné » brandit « La canne de l’anarchie ». Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow ne se contentent cependant pas de déplacer des lettres, ils nous racontent une histoire… Extrait, page 33 (les anagrammes sont signalés en gras), tout simplement magnifique :
« L’Origine du monde, Gustave Courbet
Peint sans apprêt, un ventre de femme au noir mont de Vénus obombrant l’entrebâillement d’un con rose, un drap blanc froissé, un téton encore tumescent. Tout laisse penser que le modèle vient de faire l’amour. On imagine la belle qui se laisse noyer, molle comme un pantin de son, les membres détendus, brisés. Elle repose, tandis que la foudre admirable s’éloigne d’elle. C’est le naufrage de l’après que Courbet semble avoir mis dans ce vagin où goutte l’ombre d’un désir ». Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow.