En fouinant dans ma bibliothèque, j’ai retrouvé un livre de poèmes imprimé sur un vieux papier. Un livre portant le numéro 4 sur les 75 édités dans les années 70 par l’imprimerie Lamarsalle. Je l’ai ouvert au hasard…
Caresse du soir
« La caresse du soir glisse sur les prairies,
Se mêle à la fumée aux toits des métairies.
Déjà la fin du jour estompe l’horizon
Et le bruit de nos pas se meurt sur le gazon
De l’enclos où s’endort, paisible, chaque feuille,
Où le monde passé des souvenirs accueille.
A monter le sentier nous sommes seuls, allons
Là-haut près du vieux mur ; coteaux, clochers, vallons,
Nous offrent, du lointain, la paix crépusculaire
Dans un silence ombreux que l’automne accélère.
Bleutée, une vapeur s’exhale des sillons
D’où monte, frémissant, l’humble chant des grillons.
Un ultime reflet sur l’herbe des allées.
Les dernières lueurs du couchant sont allées
Vers un autre Orient, pour d’autres yeux ouverts…
… Pierres du vieux jardin, maison, cher univers !
Heureux qui peut, au cours de sa besogne austère,
Revoir en sa mémoire un petit coin de terre,
Héritage sacré transmis par les anciens
Dont l’amour a forgé ces nœuds magiciens
Qui les font vivre encore après leur vie éteinte !
O Prière du soir d’une cloche qui tinte ! »
Germaine Berthier-Barudio, Dans les champs de la vie.