Le mot de la semaineLes critiques

Coquelicot et autres mots que j’aime d’Anne Sylvestre

Couverture-Coquelicot et autres mots que j'aime-Anne-Sylvestre

Sans doute les générations Y et Z ne connaissent-elles pas Anne Sylvestre. Celle des fameuses et fabuleuses Fabulettes comme celle des chansons pour adultes, des chansons à textes qui évoquent aussi bien la nature que les hommes, les femmes, l’intime, l’indicible, la force de l’amour… Avec Coquelicot et autres mots que j’aime, Anne Sylvestre, l’infatigable – bientôt 81 ans et toujours en tournée ! -, signe son premier livre. Il y est question là encore de la nature, de sentiments, de relations, de couleurs, de verbes mais aussi de ses menus objets qui peuplent notre quotidien et qui, par la grâce et la magie de sa plume, prennent vie sous nos yeux.

Un très beau livre, drôle et poétique, aux parfums d’enfance, un brin nostalgique mais jamais triste. Un livre bon comme le café que l’on prend en terrasse un dimanche matin avec la conscience très nette que le temps vous appartient… au moins quelques heures !

Extrait, page 23, à propos des « Petits mots » : Attendant une visite, et devant m’absenter pour cinq minutes à la poste, je colle sur ma porte un petit papillon vert « J’arrive ». Revenant au galop, je trouve mon petit mot à sa place mais mon amie Éliane (qui à la clé) l’a transformé en « Je suis arrivée » et m’accueille avec un éclat de rire. Ça m’a enchantée. J’adore les petits mots, et la façon dont ils ponctuent ma vie.

Petits mots, mémos ou pense-bêtes, petits mots de tendresse, recommandations ou simples rires (même si on les nomme à présent « post-it »), on en trouve de toutes les couleurs, et c’est bien pratique ce petit trait de colle, on peut en poser partout. Permanent près de la porte : n’oublie pas tes clés, ton téléphone ! À la cuisine : ne pas brancher le four électrique, il ferait tout sauter ! Au secours quelqu’un ! La cafetière fuit !

Chez nous, jamais personne n’a quitté la maison sans laisser derrière soi, sur la table, un bisou, je rentre à telle heure, je n’ai pas voulu te réveiller, encore bisou, je rapporte le pain, les fleurs, le journal… Il y a des surprises dans le frigo, qui a mangé tout le chocolat ? Laisse bien la clé sous le pot de fleurs, je t’aime … et des petits cœurs sur l’oreiller, dans les poches du manteau… infime douceur pour plus tard.

Me jugera-t-on mal si, volontairement, j’omets, j’oublie les petits mots cruels, menteurs, assassins dont on peut assombrir la vie ? Je voudrais les annuler, les empêcher de nuire, d’un froissement de papier et continuer d’avancer, Petite Poucette jalonnant ma route de bouts de papier, de pense-pas-bête, pour ne surtout pas oublier de rire, d’aimer, de vivre ». Anne Sylvestre.

Articles similaires

Le mot de la semaineLu dans la presse

Nomophobie

(c) Markusspiske | Pixabay Terme relativement récent né de l’expression anglo-saxonne « No mobile phobia », la nomophobie désigne la « peur excessive d’être séparé de son téléphone portable ». Si cela peut surprendre…
Lire la suite