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La chute des géants de Ken Follett

La chute des géants-KenFollett

En commençant La chute des géants de Ken Follett, je savais que je m’engageais dans la lecture d’un pavé. 1048 pages ! Bien que je n’aime guère ne pas terminer les livres que je commence, j’avais conclu un pacte avec moi-même : vu l’épaisseur de l’ouvrage, il était hors de question que je m’impose une lecture jusqu’au dernier mot si Ken Follett et ses traducteurs – on ne remercie jamais assez les traducteurs – Jean-Daniel Brèque, Odile Demange, Nathalie Gouyé-Guilbert et Viviane Mikhalkov, ne savaient pas capter mon attention dès les premières lignes. Résultat : passionnant !

Le premier chapitre démarre le 22 juin 1911, le jour où le roi George V est couronné à l’abbaye de Westminster à Londres. C’est aussi le jour où Billy Williams descend pour la première fois de sa vie à la mine, dans le sud du pays de Galles. Il vient d’avoir treize ans. Et nous voilà partis jusqu’en 1924 dans une fresque historique saisissante où petite et grande histoire se mêlent. C’est en effet la vie de cinq familles – d’origine aussi bien ouvrière qu’aristocrate – que nous donne à découvrir Ken Follett sur fond de premier conflit mondial – pure folie ! -. La suite est à lire dans L’Hiver du Monde qui met en scène les mêmes familles à l’heure de la montée au pouvoir d’Hitler puis de la Seconde Guerre mondiale.

Extrait, page 379 : « Tout cela n’avait aucun sens. Cette guerre n’était que confusion, il commençait à le comprendre. Personne ne savait ce qu’ils faisaient ici ni où était passé l’ennemi. Deux hommes de sa section avaient été tués, mais les Allemands n’y étaient pour rien : le premier s’était tiré une balle dans la cuisse par accident et s’était vidé de son sang avec une rapidité stupéfiante, le second avait été piétiné par un cheval emballé et n’avait jamais repris connaissance.

Cela faisait des jours qu’ils n’avaient pas vu une cantine roulante. Leurs rations de secours étaient épuisées, ils n’avaient même plus de biscuits militaires. Ils n’avaient rien mangé depuis la veille au matin. Après avoir creusé les tranchées, ils s’endormirent le ventre creux. Heureusement, on était en plein été. Au moins, ils n’avaient pas froid.

Les premiers coups de feu retentirent à l’aube. La bataille se déroulait relativement loin, sur leur gauche, mais Grigori distingua dans le ciel les nuages des explosions de shrapnels et vit la terre meuble se soulever soudain sous l’impact des obus. Il savait qu’il aurait dû avoir peur, pourtant, il ne ressentait rien. Il avait faim, il avait soif, il était fatigué, il avait mal partout et il en avait assez, mais il n’avait pas peur. Il se demanda si les Allemands éprouvaient la même chose. » Ken Follett.

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