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L’homme qui voulait être heureux

L’homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle

J’ai souvent croisé ce livre au gré de mes déambulations dans les librairies que je fréquente. Sans jamais le feuilleter. Trop mis en avant à mon goût. Trop « marketé » si je peux me permettre ce néologisme. J’ai fini par l’acheter sur les conseils d’une amie. Bons conseils. Le propos de Laurent Gounelle, spécialiste en sciences humaines, peut paraître, de prime abord, simple, voire simpliste. Il est pourtant riche d’enseignements pour qui veut bien se défaire de ce qu’il a appris ou de ce qu’on lui a appris, à force de rabâchage. En bref : les êtres humains sont prisonniers de leurs croyances et de leurs expériences, même si ces dernières n’ont eu lieu qu’une seule fois dans leur vie. C’est ainsi que nous décidons que nous sommes incapables de faire ceci ou cela, nul en telle ou telle matière, telle ou telle discipline, parce qu’une seule fois, dans des circonstances particulières, nous n’avons pas su faire ce que l’environnement extérieur, la pression sociale attendait de nous. A travers son personnage principal dont nous n’apprenons jamais le nom, Laurent Gounelle nous fait percevoir l’étendue de nos possibilités. A condition de regarder les choses différemment, d’accepter de partir à la découverte de nous-mêmes, de notre « moi » profond, celui que nous ne montrons que très rarement dans une société qui juge en permanence et fait de nous des êtres prisonniers d’eux-mêmes, de leurs croyances, de leur éducation, limités dans leurs actions. Pas de grande littérature, juste du bon sens et une histoire qui permet à chaque lecteur de s’identifier au personnage principal. Un livre intéressant qui mérite d’être lu. A chacun, ensuite, de choisir s’il veut tracer sa route selon sa propre architecture intérieure ou laisser les autres la tracer pour lui.

Extrait, page 49 : «  (…) Les êtres humains sont très attachés à tout ce qu’ils croient. Ils ne cherchent pas la vérité, ils veulent seulement une certaine forme d’équilibre, et ils arrivent à se bâtir un monde à peu près cohérent sur la base de leurs croyances. Cela les rassure, et ils s’y accrochent inconsciemment.

–       Mais pourquoi ne se rend-on pas compte que ce que l’on croit n’est pas la réalité ?

–       Rappelez-vous que ce que l’on croit devient notre réalité.

–       Je ne suis pas sûr de vous suivre complètement, vous savez, c’est peut-être un peu trop philosophique pour moi. Et puis, j’ai beau être un rêveur, je suis quand même rationnel. Pour moi, la réalité, c’est la réalité.

–       C’est très simple, en fait. Si je vous demandais de fermer les yeux, de vous boucher les oreilles, puis de me décrire précisément la réalité qui se trouve autour de vous, vous ne pourriez pas tout décrire. C’est normal : cela comprend des milliards d’informations et vous ne les avez pas toutes captées. Vous avez seulement perçu une partie de la réalité.

–       C’est-à-dire ?

–       Par exemple, sur le plan visuel, quantité d’informations concernent le lieu, la disposition des murs et des piliers des différents campans visibles, les arbres, arbustes et plantes pourvus de milliers  de feuilles qui s’agitent d’une certaine manière au gré du vent léger. S’ajoutent à cela des meubles, des objets, des dessins. Chacune de ces choses est constituée de différents matériaux. Les matières ne sont pas uniformes, les couleurs ne sont pas homogènes. Il y a aussi une foultitude d’informations concernant la lumière ambiante, les ombres, le ciel, les nuages qui se déplacent, le soleil. (…).

–       (…) OK, OK, vous m’avez convaincu, l’interrompis-je. Je le reconnais, je n’aurais pas été capable de transmettre toutes ces informations, les yeux fermés et les oreilles bouchées. C’est vrai.

–       Et cela pour une raison très simple : vous n’êtes pas conscient de toutes ces informations. Il y en a trop, et votre esprit fait inconsciemment un tri. Vous en captez certaines, pas les autres.

–       Oui, sans doute.

–       Ce qui est vraiment intéressant, c’est que ce tri n’est pas le même pour vous et pour moi. (…).

–       (…)

–       Et ce tri n’est pas dû au hasard.

–       Comment ça ?

–       Ce tri est propre à chacun, et dépend notamment de ses croyances, de ce qu’il croit sur le monde en général, bref, de sa vision de la vie ». Laurent Gounelle.

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