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On tuerait un âne à coups de bonnet

Cette formule ne vous dit rien ? Moi non plus mais je la trouve drôle. Je l’ai trouvée dans le livre de Marianne Tillier aux éditions Points, intitulé « Les expressions de nos grands-mères ». Un savoureux livre qui évoque les expressions d’antan et en explique les origines. Celle qui nous concerne ce matin signifie : « Il est trop lent ; C’est interminable ». Et voici ce que Marianne Tillier nous explique : « Quand on se dit prêt à tuer un âne à coups de bonnet, voire à coups de figue, on préférerait sûrement tuer le temps en se trouvant une activité, surtout si quelqu’un nous fait tenir la mule…ce qui signifiait, au XVIIe siècle, « faire attendre quelqu’un un long moment à la porte ». On fait le poireau ou on attend cent sept ans jusqu’à ce qu’on se demande si on n’est pas resté sur la touche, comme les sportifs, ou si on ne s’est pas fait poser un lapin… Au XIXe siècle, les lapins étaient les passagers pris en surnombre dans les voitures publiques (donc serrés comme des lapins dans leur clapier) : les conducteurs ne les comptabilisaient pas, se mettant dans la poche le prix de leur trajet. Puis le mot a désigné les fraudeurs eux-mêmes. De là est née l’expression faire cadeau d’un lapin à une fille, transformée rapidement en poser un lapin, « ne pas rétribuer les faveurs d’une prostituée » qui, de nos jours, a pris le sens de « ne pas honorer un rendez-vous ». Et dites-vous que si vous trouvez cette journée longue comme un jour sans pain, c’est bon pour votre tête, s’ennuyer nourrit l’imagination. Bon week-end!

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